Lutte contre les discriminations en entreprise : les bonnes pratiques
La diversité des profils et l’inclusion au sein des entreprises sont deux atouts majeurs à leur bon fonctionnement. Âge, sexe, religion, orientation sexuelle, handicaps ne devraient pas représenter d’obstacles au travail. Pourtant, la réalité est parfois tout autre. Dans cet article, on vous propose de mieux comprendre la notion d’inclusion et de discrimination en entreprise (et vous donne des clés pour répondre leurs enjeux).

Comprendre l’inclusion en entreprise
Qu’est ce qu’une entreprise inclusive ?
Avant de parler d’entreprise inclusive, définissons les notions de diversité et d’inclusion. Bien qu'elles soient complémentaires, il est important de les différencier.
La diversité se focalise sur le recrutement de profils différents au niveau des genres, origines ethniques, religions, orientations sexuelles, idéologies, style de vie, capacités physiques et bien d'autres facteurs encore.
L’inclusion, elle, s’oppose à la discrimination. Elle décrit le fait d’intégrer un individu au sein de l’entreprise en favorisant le sentiment d’appartenance, la qualité de la cohésion d’équipe, l’autonomie et la valorisation du travail.
Alliant ces deux notions, une entreprise inclusive agit dès la phase de recrutement en oeuvrant pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes éloignées de l’emploi, mais aussi d’autres groupes susceptibles de faire face à des discriminations ou à des obstacles à l’emploi (personnes en situation de handicap, seniors, etc.), autour d’une philosophie simple : partir du potentiel de chaque personne pour lui permettre un accès à l’emploi durable.
Dans la même optique, une entreprise inclusive opère des actions visant à créer un environnement professionnel favorable à l’épanouissement de chaque collaborateur·ice, quelles que soient leurs différences.
À lire aussi : Quels sont les enjeux RSE pour les entreprises en 2025 ?
Qu’est ce qu’une discrimination en entreprise ?
En droit, une discrimination est un traitement défavorable qui doit généralement remplir deux conditions : être fondé sur un critère défini par la loi (sexe, âge, handicap…) ET relever d'une situation visée par la loi (accès à un emploi, un service, un logement…).
Les entreprises sont en première ligne des discriminations, qu’il s’agissent de l’accès à l’emploi ou des comportements interne à celle-ci.
Même si ces dernières années marquent une évolution remarquable pour l’inclusion en entreprise, les chiffres restent édifiants.
48% des personnes interrogées estiment avoir été victimes d'une forme de discrimination au sein de leur entreprise.
Enquête réalisée par Diversidays auprès de 1 000 salarié·es
Aujourd’hui, la loi définit 26 critères de discrimination :
- L’apparence physique
- L’âge
- L’état de santé
- L’appartenance ou non à une prétendue race
- L’appartenance ou non à une nation
- Le sexe
- L’identité de genre
- L’orientation sexuelle
- La grossesse
- Le handicap
- L’origine
- La religion
- La domiciliation bancaire
- Les opinions politiques
- Les opinions philosophiques
- La situation de famille
- Les caractéristiques génétiques
- Les mœurs
- Le patronyme
- Les activités syndicales
- Le lieu de résidence
- L’appartenance ou non à une ethnie
- La perte d’autonomie
- La capacité à s’exprimer dans une langue étrangère
- La vulnérabilité résultant de sa situation économique
Selon un sondage Ifop réalisé en 2021 auprès d'un échantillon de 4.000 salarié·es, le recrutement est le premier facteur d'exclusion.
21 % des salarié·es rapportent avoir déjà vécu une expérience de discrimination à l'embauche. On remarque un décalage de cette donnée en fonction du genre : les femmes sont 23 % à déclarer avoir déjà subi des discriminations dans leur recherche d'emploi, contre 19 % chez les hommes. Enfin, 49% des recruteurs continuent à demander aux femmes si elles ont des enfants.
Focus sur les principaux facteurs de discriminations
L'égalité des genres, un objectif encore loin d'être réalisé
La discrimination au travail reste donc une triste réalité, et le sexisme en fait partie intégrante.
En 2018, Accor, EY et L’Oréal ont créé l’initiative interentreprises Stop au Sexisme Ordinaire en Entreprise.
Le collectif #StOpE regroupe aujourd’hui plus de 300 entreprises et met en place des moyens d’actions bien précis afin de lutter contre le sexisme en milieu professionnel.
Cette association a établi un baromètre destiné à mesurer la perception des salarié·es sur la persistance du sexisme ordinaire en entreprise. L’étude de 2025 révèle que 70% des femmes ont déjà été confrontées personnellement à une situation discriminatoire ou sexiste au sein de leur entreprise/organisation.
Le système des quotas est une des solutions pour favoriser l’égalité des genres. Selon l’étude de Diversidays, la plupart des salarié·es, soit sept sur dix, reconnaissent l'impact positif des quotas.
À lire aussi :
La cartographie de l’égalité des genres en entreprise
Egalité des genres : les conseils pour mobiliser votre entreprise
L'âge, un facteur au cœur des inquiétudes
Vecteur d'exclusion souvent oublié, Diversidays souligne pourtant que l'âge est la principale inquiétude exprimée en matière de discrimination, et ce, pour 45% des jeunes et 35% des seniors.
En effet, selon une étude du cabinet AlterNego (2023) réalisée sur un échantillon de 10.000 salarié·es, 52% des plus de 60 ans considèrent que certains postes ne leur sont plus accessibles (contre 28% des 45-49 ans).
Près d'un tiers des personnes séniores estime avoir déjà été victime de discrimination, contre 9% des quarantenaires.
La lente progression des entreprises en matière de handicap
Le baromètre de l'Ifop (2022) souligne le paradoxe entre le désir d'inclusion et les discriminations, qu'elles soient perçues ou réelles, liées à l'intégration des personnes en situation de handicap en entreprise.
67% des recruteur·euses considèrent que l'embauche de personnes en situation de handicap est difficile alors même que 35% d'entre eux·elles estiment que leur insertion est aujourd'hui une priorité pour les entreprises.
L'inclusion ne se résume pas seulement à l'adaptation des postes et horaires de travail, mais implique également la formation de l'ensemble des équipes.
Ces résultats sont loin d’êtres satisfaisants lorsqu’on sait que l'impact de la discrimination sur les personnes concernées est tangible, qu’il s’agisse de la baisse de confiance en soi ou la déstabilisation au sein de son activité professionnelle.
À lire aussi : Handicap en entreprise : comment agir pour plus d’inclusion ?
Les personnes LGBTQIA+ face aux discriminations en entreprise
D’après le baromètre LGBT+ réalisé par l’Ifop et l’Autre Cercle en 2024, plus de la moitié (53%) des personnes LGBTQIA+ déclarent avoir entendu des expressions LGBTphobes au travail. L’entreprise est également la 3ᵉ sphère de discriminations (après la famille et internet) pour la communauté LGBTQIA+ (Guide : Devenez un·e allié·e de la communauté LGBTQIA+)
Dans nos sociétés actuelles, l'hétérosexualité apparaît comme étant la norme et reste encore un modèle privilégié. Conséquences : les personnes LGBTQIA+ sont invisibilisées et trouvent difficilement leur place. Il est temps de changer notre regard !
La discrimination raciale omniprésente dans les entreprises
Le racisme est une forme de discrimination fondée sur l'origine ou l'appartenance ethnique ou raciale de la victime, qu’elle soit réelle ou perçue.Il regroupe des préjugés pour déprécier la personne en fonction de son apparence physique et attribue des traits de caractères, des aptitudes ou encore des défauts physiques, intellectuels qui représentent des clichés ou des stéréotypes.
Dans une étude de Glassdoor datant de 2022, 31 % des personnes interrogées rapportent avoir été témoins ou victimes de discrimination raciale et ethnique en entreprise. Parallèlement, 23 % de répondant·es déclarent avoir été témoins ou victimes de discriminations raciales et ethniques lors d’un processus de recrutement, et la même proportion (24 %) lors d’une promotion : près d’un quart des répondants.
Cela engendre des opportunités de carrières diminuées et une perte de confiance auprès des personnes concernées.
Pourquoi devenir une entreprise plus inclusive ?
Des attentes fortes en termes de diversité et d’inclusion chez les candidat·es
Une culture d'inclusion renforce la réputation de l'entreprise en tant qu'employeur inclusif et socialement responsable, ce qui peut attirer les meilleur·es talents et fidéliser les salarié·es.
Aujourd’hui, 41 % des entreprises françaises relient le sujet de la diversité à la notion de rétention des talents d’après l’Enquête Workday réalisée en 2023.
Cette même étude indique également que 84 % des candidats et candidates à l’embauche considèrent désormais l’inclusion comme un critère déterminant dans le choix de leur entreprise.
Les avantages de l'inclusivité en entreprise
Une politique solide de diversité et d'inclusion apporte de nombreux avantages à une entreprise.
Elle permet notamment de :
- Contribuer à un environnement de travail plus dynamique et créatif en réunissant des perspectives variées et en encourageant l'innovation ;
- Améliorer la collaboration, la communication et la cohésion au sein des équipes et ainsi assure un environnement de travail plus sain ;
- Favoriser également le développement personnel et professionnel des salarié·es en leur offrant des opportunités d'apprentissage et de croissance dans un environnement diversifié ;
- Enfin, une entreprise engagée en termes de diversité et d'inclusion peut servir de modèle pour d'autres organisations, favorisant ainsi un changement positif plus large dans la société.
Mobiliser vos équipes autour de la thématique de l’inclusion
Soutenir des associations pour lutter contre les discriminations
De nombreuses associations agissent pour l’inclusion et ont besoin de soutien, que ce soit à travers le don humain ou financier. Parmi elles :
- SOS Racisme lutte contre le racisme, l'antisémitisme et toutes formes de discriminations.
- SOS Homophobie est une association de lutte contre la lesbophobie, la gayphobie, la biphobie, la transphobie et l’intersexophobie.
- Arcé agit pour changer le regard sur l'âge des femmes, pour l'acceptation de cette diversité et l'inclusion des femmes seniors sur le marché de l'emploi.
- Entourage lutte contre la précarité et l'isolement social en engageant les citoyens..
- Action Handicap France (AHF) a pour mission de sensibiliser et de former le grand public, les entreprises et les structures aux problématiques concernant tous les types de handicaps, de proposer des solutions techniques et humaines.
- Abej solidarité a pour but de proposer accueil, aide, assistance, soins et accompagnement à toute personne en difficulté, sans distinction d'âge, de sexe, de religion, d'origine ou de nationalité. Elle s'implique plus particulièrement auprès des personnes privées de domicile.
Sensibiliser et agir contre les discriminations avec ses équipes
Komeet vous propose d’aller plus loin pour rendre votre entreprise vraiment inclusive grâce à des actions concrètes à proposer à vos équipes :
- Diffusez le guide Comment être allié.e de la communauté LGTQIA+ ;
- Proposez à vos salarié·es d'accompagner une personne réfugiée dans son insertion professionnelle avec l’association Kodiko ;
- Devenez partenaire de l'association Elles Bougent! et permettez à vos salariées de devenir marraines et susciter des vocations scientifiques et techniques auprès de jeunes filles ;
- Participez au Duo Day en formant des binômes entre vos salarié·es et des personnes en situation de handicap pour une journée de partage et de collaboration ;
- Découvrez et partagez à vos équipes des outils de sensibilisation au handicap en entreprise avec la plateforme #ACTIVATEURDEPROGRÈS de l'Agefiph
- Organisez des ateliers de sensibilisation contre les LGBTphobies, le racisme, le sexisme… ;
- Participez à la marche des fiertés entre collègues en juin ;
- Mentorez un·e candidat·e tout au long de sa recherche d’emploi avec La Cravate Solidaire.
Animer sa démarche d’engagement autour de l’inclusion et la diversité avec des temps forts RSE
Organiser des temps forts RSE, c’est rythmer l’année avec des actions alignées à une cause, faciliter l’implication des salarié·es et tisser un sentiment d’appartenance collectif.
Un temps fort comprend l’organisation d’un évènement interne important composé de plusieurs activités, le choix d’une thématique clé d’engagement et se fait sur une durée limitée.
Pour organiser votre temps fort, vous pourrez trouver des événements clés du calendrier RSE en fonction de vos thématiques prioritaires et orienter le choix des actions.
Quelques exemples de dates RSE clés en lien avec l’inclusion et la diversité :
- Journée internationale de lutte pour les droits des femmes - 8 mars : Sensibilisez vos équipes aux inégalités de genre et luttez contre le sexisme dans la société et en entreprise
- Mois des fiertés - Juin : Luttez contre les discriminations envers les personnes LGBTQIA+ en sensibilisant vos salarié·es et offrez-leurs des pistes d’actions concrètes pour un monde plus inclusif, notamment au travail.
- Semaine Européenne pour l’Emploi des Personnes Handicapées - Novembre : Faites découvrir à vos salariés les enjeux du handicap en France et dans le monde du travail et agissez concrètement contre les préjugés et discriminations.
À lire aussi : Les 10 Fondamentaux de la RSE
La diversité et l'inclusion sont cruciales pour le bon fonctionnement des entreprises.
Une politique forte dans ce domaine apporte des avantages humains et sociaux significatifs, favorisant des lieux de travail plus équilibrés et justes.
Il est essentiel que les entreprises intensifient leurs efforts pour promouvoir la diversité et l'inclusion afin de créer des environnements de travail où chacun se sent valorisé et intégré.
Passez de l'intention à l'action
Vous souhaitez vous engager pour une société plus inclusive ? Découvrez Komeet et d'échangez sur la création d'un programme d'engagement autour de l'inclusion.
Explorer la plateforme